JERÔME DE STRIDON, LE DEMON DE SAINT JERÔME, LIVRE, LIVRES

Le démon de saint Jérôme de Lucrèce Luciani

9782909688893

Le démon de saint Jérôme : l’ardeur des livres

Lucrèce Luciani

Paris, Editions La Bilbliothèque, 2018. 139 pages.

 

« Ce petit ouvrage propose une exploration de la bibliothèque de saint Jérôme de Stridon, Hieronymus Stridonensis. Cet immense écrivain du Ivè siècle de notre ère aura eu affaire à elle toute sa vie, au sens objectif comme au sens génitif. Quel que soit l’angle pris, Jérôme représente cette sorte d’érudits d’exception « à la Montaigne »  dont on peut dire qu’ils possèdent une très vaste bibliothèque et surtout qu’ils sont une bibliothèque à eux seuls »

 C’est par ces quelques phrases d’introduction que l’auteur va nous introduire d’une façon originale dans la bibliothèque du Doctor Maximus et nous en apprendre beaucoup sur la manière de concevoir un livre depuis son origine jusqu’à sa mise à la disposition du lecteur

Ainsi nous allons entrer dan l’univers du livre à travers la personne de saint Jérôme de Stridon en commentant les plus célèbres peintures qui représentent le traducteur de la Bible Souvent représenté dans sa bibliothèque ou son cabinet de lecture, en compagnie d’un lion ou au désert, saint Jérôme apparaît presque toujours avec des livres. Ils sont ses points de repère, ses quatre points cardinaux. ; les livres sont même toute ce qui importe à ses yeux même quand il fait ermite En examinant quelques-unes de ces images, l’auteure évoque le livre au IVe siècle, époque qui voit le triomphe du codex, et le monde des bibliothèques d’alors bien souvent loin des idées préconçues de notre époque. C’est dire que si l’on en apprend sur Jérôme on en apprend encore davantage sur le livre lui-même, personnage central de l’ouvrage !

Si entre Homère et Montaigne, il existait un chaînon manquant. Lucrèce Luciani, sous une forme bien souvent poétique où elle n’hésite pas à se mettre en scène,  fait revivre cette figure bien connue de la peinture occidentale (bien souvent représenté en cardinal alors qu’il ne l’était nullement), sorte de Borges du IV° siècle entièrement voué au culte des livres. Elle réveille autour de lui, et fait que lecteur se sent partie prenante malgré lui, de ce que nous découvrons au fil des pages :  les premières bibliothèques, les scribes, les lecteurs et dévoile d’une manière saisissante, à partir de ce Jérôme aussi ardent qu’insatiable, l’aube de l’écrit.

On eut conclure par cette longue citation de l’auteur dont on peut dire qu’elle dépeint à la fois son héros mais également elle-même Et peut-être que les deux en viennent-ils  à se confondre dans une même passion des livres !

« (…) Comme tous les fols  en livres de tous les temps et de toutes les époques, Jérôme a toujours été dans et avec les livres. Comme tous les vrais solitaires, Jérôme aime d’abord les livres avant la solitude ou plutôt cet amour est conditionnel de son isolement. On ne lit pas parce qu’on se retrouve seul mais l’inverse. En d’autres termes, c’est la lecture qui est prétexte toujours, non la solitude Ou plutôt l’amour, la passion de la lecture n’a pas besoin de prétexte, elle est elle-même son propre mécanisme, sa seule loi »

 

L’auteur

Lucrèce Luciani, psychanlyste,  est l’auteur de L’œil et le loup (Editions Ornicar en 2000, de L’acédie : le vice de forme du christianisme, de saint Paul à Lacan (aux Editions du Cer en 2009)

 

Jérôme de Stridon

 Jérôme de Stridon, saint Jérôme ou, en latin, « Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis », né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie (Croatie) et mort le 30 septembre 420 à Bethléem et mort est un moine, traditeur de la Bible, docteur de l’Eglise et l’un des quatre Pères de l’Eglise latine avec Ambroise de Milan, Augustin d’Hippone et Grégoire Ier.. L’ordre des hiéronymites(ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui.

 

Jérôme suit des études à Rome, se convertit vers l’âge de 18 ans à la suite d’un rêve mystérieux, puis, après un séjour en Gaule, part pour la Terre Sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de Chalcis de Syrie à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Antioche. Il est ensuite ordonné prêtre à Antioche. En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la Bible en latin La marque de confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la tradition et l’iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l’institution cardinalice n’ait pas encore reçu, à l’époque, la définition précise que lui conférera au xie siècle la réforme grégorienne.

À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en Terre sainte en compagnie de Paula, noble romaine. Ils fondent un monastère double à Bethléem. Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à la composition d’un texte latin de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.

Il meurt en 420 et ses restes sont d’abord enterrés à Jérusalem puis auraient été transférés à la Basilique Sainte-Marie-Majeure, l’une des quatre grandes basiliques de Rome.

Les catholiques  le considèrent comme l’un des Pères de l’Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint Depuis Boniface VIII, en 1298, il est qualifié de docteur de l’Église.

Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l’Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu’au XXXè siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.

®Claude-Marie T.

11 mai 2018

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